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septième volume 1940-1950

Pour prolonger votre enseignement oral, vous avez publié vos cours et vos conférences. Ils font grand honneur à la littérature canadienne, et vous placent parmi nos meilleurs écrivains et nos meilleurs orateurs.

Historien ! Oui. Mais Apôtre aussi.

Professeur d’énergie et de fierté nationale, vous n’avez pas craint d’exprimer votre doctrine, élevée toujours, dans « Orientations ».

Modèle de prêtre-éducateur, vous avez commencé votre carrière au Séminaire de Valleyfield où vous avez fait de l’Action catholique avant le mot. Vous êtes venu à Montréal mettre au service du diocèse les dons magnifiques de nature et de grâce que la Providence vous a départis.

D’une vie intérieure intense, vous avez communiqué à vos disciples, avec l’amour de leur pays, l’amour du Christ et de l’Église.

Aussi bien, nous avons voulu vous donner un gage solennel de notre estime et de notre gratitude.

Du consentement unanime de nos vénérables frères les Chanoines, nous vous avons élevé et nous vous élevons au nombre des Chanoines honoraires de notre Église métropolitaine.

Donné à Montréal, de notre palais archiépiscopal, ce vingt et unième jour d’avril, mil neuf cent quarante-trois, sous notre seing et le sceau de nos armes, et le contreseing du chancelier de notre diocèse.

† Joseph Charbonneau
Arch. de Montréal.
Par mandement de l’Illustrissime et Révérendissime
Archevêque de Montréal,
G. Robert Mitchell, chan.,
Chancelier.

Il a tenu à venir lui-même m’annoncer la « grande nouvelle ». Hélas, le cher Archevêque a frappé, ce jour-là, ce que l’on appelle vulgairement un « nœud », et un « nœud » de quelque taille. Il paraissait si heureux. Et je m’y attendais si peu que je ne pus me défendre d’un air déconcerté, presque ahuri.

— Excellence, lui dis-je, un peu brutalement, je me suis tant moqué des chanoines, donnez-moi au moins vingt-quatre heures pour y réfléchir…