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septième volume 1940-1950

En un mot je prie et je veux travailler. En septembre, je veux aussi aborder — auprès de NN.SS. d’abord cette question — puis au Conseil de l’Instruction publique celle de l’Enseignement primaire sous l’angle éducation.

Quant à l’École normale supérieure, Son Éminence craint, pour le moment, de heurter l’opinion de Mgr Camille Roy : celui-ci tenait sa Faculté des lettres de Québec pour une sorte d’École normale supérieure. Cette année-là ou l’année suivante, le Cardinal répétera sa conférence à Joliette, devant un Congrès de prêtres-éducateurs. Hélas ! en ces temps-là, rien de plus difficile que de persuader les professeurs de leur incompétence, même s’il n’y avait pas de leur faute. À la suite de cette conférence, un religieux, aux airs de pontife, ne trouve rien de mieux que de s’écrier : « Voilà la récompense de deux cents ans de dévouement ! »

Et notre intimité demeure toujours. J’envoie mes ouvrages à mon grand ami, au fur et à mesure qu’ils paraissent. Chaque fois il trouve les mots les plus élogieux pour m’en remercier et m’encourager. À propos, par exemple, du 2e tome de L’Enseignement français au Canada — Les écoles des minorités, je trouve ces lignes dans une lettre du 5 janvier 1933 :

Je voulais plus tôt et mieux vous remercier de votre hommage L’Enseignement français au Canada que j’achève presque de lire, à travers mes tracas. Mes félicitations et ma gratitude pour ce beau livre encore qui, comme plusieurs de ses aînés, est un bienfait pour le Canada français. Il ne sied pas que j’abonde en détails. Mais je le trouve très bien, émouvant, suggestif, fortifiant. Et j’ai éprouvé une joie secrète à penser que je suis lié si étroitement avec l’auteur. Ça ne paraît peut-être pas. Ce n’est certes pourtant point que je m’isole sur les hauteurs, mais la vie emporte. En tout cas, je vous garde toute mon affection, suivant avec intérêt ce que les journaux disent de vos travaux.

En 1938, il me fait hommage lui-même de l’un de ses livres : Quelques pierres de doctrine, recueil de ses principaux discours. À la première page, il écrit cette dédicace que je ne puis m’empêcher de trouver excessive et de le lui dire : « À M. l’abbé L.-A. Groulx, l’un de mes maîtres ». Ce recueil contient, entre autres pièces oratoires, sa conférence prononcée au Cercle universitai-