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voilà ces leçons portées sur les ondes, non seulement dans toutes les parties de la province, mais dans les postes français du Nouveau-Brunswick, de l’Ontario et même ceux de l’Ouest canadien, à Saint-Boniface, à Edmonton (Alberta). D’ailleurs l’entreprise obtient bonne presse. Ces cours, pense-t-on, vont combler un vide dans les esprits. Et d’aucuns ne sont pas fâchés de faire une « nique » à Radio-Canada. Je donne mon premier cours, cours d’un quart d’heure, le 4 décembre 1949. Et les cent, au rythme d’un par semaine, ne s’achèveront qu’après deux ans tout proche. Sans l’avoir précisément voulu, j’aurai écrit une véritable synthèse de toute l’histoire du Canada français « depuis sa découverte jusqu’à nos jours » : la première et la seule écrite depuis Garneau. On veut bien me rendre cette justice que j’ai donné à la radio plus que de la vulgarisation. En somme, c’est ramassé, synthétisé, tout le résultat de mes recherches et de mon enseignement depuis quarante ans, qui y a passé. On peut lire, dans Le Devoir (22 avril 1950), ce bloc-notes :

Des personnes qui n’ont pu suivre les cours d’histoire nous demandent s’il s’agit de vulgarisation pure et simple, ou de « l’histoire définitive » du chanoine Groulx. Celui-ci protesterait assurément contre l’idée d’une histoire qui pourrait s’appeler définitive. Chose certaine, il faut écarter l’idée d’une simple vulgarisation. M. Groulx entendait conclure son œuvre historique par une synthèse générale de l’histoire du Canada français — tentative analogue à celle de Jacques Bainville pour l’Histoire de France ou d’André Maurois pour l’Histoire d’Angleterre. C’est cette histoire qu’il coule dans le moule de la leçon radiophonique. Il suffit, du reste, d’en avoir écouté une pour comprendre qu’il ne s’agit pas d’un quelconque manuel ou d’un aimable résumé à l’usage des écoliers. Le Chanoine Groulx s’adresse à l’homme cultivé, à celui qui possède au moins quelques rudiments d’histoire, à l’étudiant, aux plus âgés des collégiens. Les quatre séries terminées, nous serons en présence d’une synthèse de toute notre histoire : première entreprise du genre depuis Garneau.

On ne sera pas lent à me demander la publication de ces cours en volume. Le 25 avril 1950, Le Devoir annonce que le premier tome de ces cours — il y en aura quatre tomes — paraîtra au début de mai aux Éditions de l’Action nationale. L’Action catholique donnera aussi la nouvelle. Le 11 mai 1950, dans