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mes mémoires

Dans ce pays du nord, encore fameux pour ses familles nombreuses, j’ai choisi de parler de « La famille canadienne-française ». La salle est remplie. Si j’en crois le Journal de Roubaix (20 février 1931) : « Une heure durant [le conférencier] tiendra son auditoire sous le charme. Ne parle-t-il pas d’un sujet qui doit plaire à tout Français : le développement de ce qu’on peut appeler le grand miracle canadien-français ? » Le recteur, Mgr Lesne, me remercie. Le lendemain, je déjeune chez M. Achille Glorieux. J’y peux saluer à table une nombreuse famille : une douzaine d’enfants, je crois. Et j’apprends, du même coup, comment en France, des dynasties familiales peuvent se perpétuer à la direction de la même industrie. M. Glorieux me présente en particulier l’un de ses fils, qui, dans l’usine paternelle, a débuté au bas de l’échelle et qui, pour l’heure, est préposé à l’importation des laines : question de le familiariser avec toutes les variétés de la marchandise. Le jour même, M. Glorieux a mis auto et chauffeur à ma disposition. Toute la journée, j’ai pu visiter cette partie du nord de la France, pays industriel. Nous poussons même une pointe en Belgique.