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avenir pour la gloire puérile d’être les derniers à dépouiller la défroque verdissante d’un parlementarisme gâteux.

Eh oui ! j’écrivais ces lignes au lendemain de la prise du pouvoir à Québec par l’Union nationale, ou plutôt par Maurice Duplessis. On y sent percer, je crois, l’accent d’une colère mal rentrée pour ce vol d’un avenir que l’on était venu si près de saisir. Autre explosion qui permet de prendre la température d’une atmosphère et qui peut expliquer le discours que, dans trois jours, j’allais prononcer au Colisée de Québec.

Mon article se terminait par un éloge du styliste que fut toujours Victor Barbeau :

Avec cet écrivain nerveux, nul moyen de lire en diagonale, avec le coupe-papier ; il faut lire avec ses yeux et son esprit. L’idée ne chemine pas ; elle marche. Bref, pour dire tout mon sentiment, j’avouerai qu’il n’arrive pas souvent, en notre pays, de lire des livres de cette correction et de cette force.