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mes mémoires

débats abstrus, dans un fouillis de textes juridiques, mêlés comme à plaisir, par politiques et juristes. Histoire des écoles des Provinces maritimes, du Manitoba, du Nord-Ouest canadien, du Keewatin, de l’Ontario, autant de stations du chemin de croix gravies au Canada par les minorités catholiques et canadiennes-françaises.

« Un livre dont on ne parlera pas », avait écrit LaVergne. Il en sera pourtant parlé. La grande presse, retenue par des attaches politiques, reste coite. Les journaux libres ne me marchandent point articles et éloges. « Un livre nouveau et nécessaire », prononce l’apôtre par excellence des minorités, M. Omer Héroux (Le Devoir, 28 décembre 1933). Encore dans Le Devoir (9 février 1934), des pages enthousiastes de l’abbé Albert Tessier : nouvelle analyse du tome 1er de L’Enseignement français ; analyse plus brève du tome second ; éloge de l’objectivité de l’historien en face d’une histoire complexe, controversée ; aperçu sur les conclusions de l’ouvrage. Encore dans Le Devoir (25 mai 1934), je découvre un article rédigé par Thuribe Belzile, secrétaire alors des Jeune-Canada. Nul besoin d’indiquer l’allure et le sens de l’article. Je note cependant l’observation qui revient en toutes les critiques sur la valable sérénité de l’historien en un sujet si propre à passionner l’esprit le plus ferme. L’Action catholique de Québec, d’ordinaire bienveillante, généreuse, se contente d’un articulet de son directeur, Jules Dorion (12 janvier 1934). Du moins je ne trouve pas autre chose en mon spicilège. La presse politique, ai-je écrit plus haut, observa scrupuleusement la dignité du silence. Il faut faire exception toutefois pour Le Canada, encore dirigé par Olivar Asselin, je crois : ce qui inclinait le journal à se départir parfois de l’étroitesse coutumière des journaux partisans. Georges Langlois écrit l’article d’un journaliste qui s’est