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mes mémoires

Je ne le reverrais plus.

Je ne me rappelle pas quelles impérieuses circonstances m’empêchèrent d’assister à ses funérailles. À son passage à Montréal, j’allai pourtant saluer la dépouille du cher défunt, dans le wagon qui l’emportait vers son petit pays d’Arthabaska. Tous nous sentions qu’un homme d’une rare espèce allait désormais nous manquer, et pour longtemps.

Pèlerinage sur sa tombe

Le 4 octobre de l’année suivante, les jeunes nationalistes canadiens-français (ACJC, Jeunesses patriotes, Jeune-Canada) se rendent en pèlerinage à Arthabaska. On veut rendre un suprême hommage à Armand LaVergne, « chevalier de la fierté française ». Après la messe qui est dite par son cousin, l’abbé Édouard-V. LaVergne, je vais, avec la foule, bénir l’humble stèle élevée sur la tombe du disparu. L’après-midi une assemblée dans la salle du Collège, assemblée qui déborde dans la rue, permet à divers orateurs de rendre hommage au grand fils d’Arthabaska. L’on entend René Chaloult, Louis-D. Durand, Pierre Chaloult, du journal La Nation, le docteur Philippe Hamel, le maire de Québec, J.-E. Grégoire, Louis Francœur, le notaire