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cinquième volume 1926-1931

sensibilité déjà vive s’aviva davantage au milieu de ces contrariétés et de cet effort trop tendu. Le collégien s’acharna quand même à sa tâche, avec l’énergie de sa nature opiniâtre. Sans être premier de classe, il connut le succès. Surtout il était de ces collégiens, assez rares en somme, qui prennent au sérieux la vie de collège. Il travaillait et il se préparait avec cette prescience inquiète qu’ont parfois les jeunes hommes que, pour eux, l’avenir sera chose grave et laborieuse. Il aimait causer, philosopher. En récréation, il ne fallait pas chercher Émery sur le terrain de jeu, mais plutôt sous les allées ombreuses des péripatéticiens, où il déambulait avec son fidèle camarade, le futur évêque de Valleyfield, Alfred Langlois. Quand il nous quitta, sa Rhétorique finie, pour aller achever ses études au collège de Sandwich, sa riche nature lui avait conquis de vives et solides amitiés. Il nous laissait le souvenir d’un confrère quelque peu mélancolique, taquin et malin comme tous les sensibles, au reste, serviable, généreux, l’âme haute, prêt aux fécondes tâches de la vie.
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À peine prêtre, il devenait le curé d’une paroisse exclusivement irlandaise, à Kinkora, Perth, Ont. Je l’ai vu à l’œuvre et je puis dire que ce curé canadien-français en milieu anglophone fut proprement adoré de ses ouailles. Il lui manquait peut-être quelques dons. Et, par exemple, le Bon Dieu ne l’avait pas fait éloquent ; il l’avait fait plein d’initiative, dévoué, apôtre, ce qui vaut peut-être mieux. Nulle part, il ne serait un curé externe et comme à demi étranger à sa paroisse, ne prenant contact avec ses paroissiens que les dimanches et jours de fête. Sa paroisse était sa vie. Il ne pensait, n’agissait, ne priait que pour elle. Chez lui ou en visite chez des amis, il ne parlait que de ses initiatives, de ses réussites, de ses insuccès, de ses projets d’action, sur ce coin de terre où, pour lui, vivait et combattait une réduction de l’Église universelle.

Chez lui, il y avait, en particulier, un zèle qui touchait à la passion sacrée ; le zèle des catéchismes. Ses catéchismes, il s’appliquait à les préparer, avec le même soin, la même ferveur, oserai-je dire, qu’il mettait à dire sa messe. Il s’était fait une pédagogie des plus modernes et ne regardait pas aux dépenses pour se pourvoir de l’équipement requis, en pourvoir ses écoles,