À peine prêtre, il devenait le curé d’une paroisse exclusivement irlandaise, à Kinkora, Perth, Ont. Je l’ai vu à l’œuvre et je puis dire que ce curé canadien-français en milieu anglophone fut proprement adoré de ses ouailles. Il lui manquait peut-être quelques dons. Et, par exemple, le Bon Dieu ne l’avait pas fait éloquent ; il l’avait fait plein d’initiative, dévoué, apôtre, ce qui vaut peut-être mieux. Nulle part, il ne serait un curé externe et comme à demi étranger à sa paroisse, ne prenant contact avec ses paroissiens que les dimanches et jours de fête. Sa paroisse était sa vie. Il ne pensait, n’agissait, ne priait que pour elle. Chez lui ou en visite chez des amis, il ne parlait que de ses initiatives, de ses réussites, de ses insuccès, de ses projets d’action, sur ce coin de terre où, pour lui, vivait et combattait une réduction de l’Église universelle.
Chez lui, il y avait, en particulier, un zèle qui touchait à la passion sacrée ; le zèle des catéchismes. Ses catéchismes, il s’appliquait à les préparer, avec le même soin, la même ferveur, oserai-je dire, qu’il mettait à dire sa messe. Il s’était fait une pédagogie des plus modernes et ne regardait pas aux dépenses pour se pourvoir de l’équipement requis, en pourvoir ses écoles,