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troisième volume 1920-1928

dire, que par la pauvreté de notre littérature romanesque en ces années 1920. Pour Ernest Bilodeau (Le Soleil, 4 octobre 1922) :

De toute façon, L’Appel de la Race restera comme l’une des initiatives patriotiques et littéraires les plus fécondes d’une époque…

Pour la Revue dominicaine, le roman « sonnera comme un clairon… ; les hommes du métier devraient nous dire le pas immense que cette œuvre, avec Maria Chapdelaine, aura fait faire à la stylisation des choses du pays ». « Un maître-livre », dit un autre qui paraît être un collaborateur de La Vérité de Québec. Roman « des mieux bâtis et des plus intéressants », prononce le directeur du journal Le Droit (14 oct. 1922), M. Charles Gautier. « Beau et fier roman de chez nous », affirme Mlle M.-C. Daveluy, dans La Bonne Parole (X, no 2). Un jeune membre de l’ACJC, Franc Cyr, voudrait qu’on jetât 30,000 exemplaires — rien que cela — dans le public. Enthousiasme, explosion de joie excessive d’une littérature qui voudrait se libérer de son indigence. Des témoignages peut-être plus émouvants parvenaient à l’auteur. Une petite compatriote lui écrivait de Washington, É.U. :

Voulez-vous permettre à une compatriote de vous présenter, non pas ses félicitations et appréciations pour le magnifique volume que j’ai pour ainsi dire dévoré, mais ses remerciements pour le réveil d’un sentiment plus patriotique qu’il éveillera chez nous. En lisant cet Appel de la Race, j’ai revu, dans ma petite sphère, les mêmes difficultés, les mêmes angoisses, les mêmes douleurs que la plume d’Alonié de Lestres sait décrire d’une manière qui tient sous le charme, tout en faisant le cœur se serrer par une étreinte trop réelle.

Un des grands résistants de Ford City, Ontario, écrivait, lui, de son poste de combat :