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quatrième volume 1920-1928

« s’est classée au premier rang des publications canadiennes » (Le Courrier de Saint-Hyacinthe) ; « œuvre où le souci du côté pratique et utile ne le cède qu’à la transcendance de la forme intellectuelle et littéraire » (L’Indépendant de Fall River, Mass.) ; œuvre qui « a contribué pour sa large part au développement chez nous du capital volonté » (Premier-Québec du Dr Jules Dorion, L’Action catholique, 2 fév. 1926). Je termine ces balancements d’encensoir par un simple rappel d’un article d’Henri d’Arles : « Examen de conscience » paru dans le XVIe vol. de la revue (280-291). Entre autres choses, au milieu de cet examen fort objectif, Henri d’Arles veut bien dire :

La nouvelle revue avait une physionomie absolument originale. Sa marque était d’avoir une doctrine.

Un banquet termine la journée du 12 décembre 1926. L’Action française de ce mois-là nous a conservé le texte de trois des discours alors prononcés. Le Père Papin Archambault rappelle, avec émotion, le souvenir des pionniers. Anatole Vanier tente une esquisse de « La doctrine de l’Action française ». René Chaloult parle au nom des jeunes et pour nous dire :

Comptez sur la jeunesse de Québec

 

Au nom de nos jeunes amis ici présents, au nom de ceux de la vieille capitale, dont la pensée est avec nous ce soir, permettez-moi de vous assurer de notre complet dévouement à la noble cause qui, depuis dix ans, bénéficie du meilleur de vos esprits et de vos cœurs.

En cette année 1926, l’Action française avait atteint, on l’aurait pu croire, son sommet. À mon sens, ce sommet, elle l’atteint plutôt l’année suivante. C’est en 1927, en effet, qu’elle mena de front une reprise et synthèse de sa doctrine et une méritoire et laborieuse enquête sur le soixantenaire de la Confédération canadienne : enquête qui constitue l’étude la plus approfondie de notre régime politique encore faite à l’époque.