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quatrième volume 1920-1928

conte le triste incident de fil en aiguille. Les deux évêques m’écoutent attentivement avec des sourires entendus, des petits mouvements de tête, des échanges de regards, qui n’ont rien d’une désapprobation. Mgr Georges Gauthier met fin à mon récit par cette simple exclamation : « Quelle tristesse ! » L’incident aura son épilogue guère plus réjouissant ; je le raconterai, si j’en ai le temps, dans le prochain volume de ces Mémoires. Une de ces histoires disgracieuses dont on se demande le pourquoi en quelque vie d’homme que ce soit !

Le problème social

Autre problème que L’Action française n’a pas négligé quoi que prétende l’actuelle génération. Aussitôt fondée la Semaine sociale du Canada, fondation de l’un des anciens de la Ligue, le Père Papin Archambault, la revue s’emploie de son mieux à faire de la publicité à l’institution. Chaque année elle annonce la Semaine, publie un rapport des cours. L’Action française édite même quelques volumes de ces séries de cours. Pour propager, stimuler l’étude de la question sociale, la revue recommande, dans un mot d’ordre, la nouvelle Faculté des sciences sociales de l’Université de Montréal.

Le problème agricole attire particulièrement notre attention. La revue lui accorde des mots d’ordre. L’agriculture figure en nos grandes enquêtes, et, par exemple, dans l’enquête sur « La défense de notre capital humain ». J’écris un article d’alarme : « La haine de la terre » où je signale aux dirigeants la désertion des campagnes (X : 39-46). L’Action française adresse son salut enthousiaste à l’UCC qui vient de naître (XII : 250-251). Elle insiste sur la nécessité d’une meilleure diffusion de l’enseignement agricole, en particulier par l’enseignement d’hiver. Pour en traiter, elle fait appel à un spécialiste : Albert Rioux. Un autre