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mes mémoires

Il n’y a donc pas à s’alarmer sur le caractère du livre qui nous occupe : il ouvre des horizons, il tient l’attention éveillée, il stimule les énergies, il fouette le sang de la race ; il fait mieux connaître, mieux apprécier les richesses de toutes sortes enfouies par la Providence dans l’âme canadienne-française…

Nous ne savons pas ce que la Providence réserve à notre race sur cette terre d’Amérique, mais nous souhaitons qu’elle se prépare efficacement au rôle qu’elle aura à remplir. Et parce que « Notre avenir politique » est de nature à mieux la préparer, nous souhaitons qu’il soit lu et qu’on en médite les salutaires leçons (L’Action française, X : 61-62).

Le sénateur L.-O. David, vieil ami de sir Wilfrid Laurier, et d’une plume plus libre depuis la mort du chef, accorde un long article à notre enquête dans le journal Le Canada, 28 août 1923. Je retiens ces lignes :

On peut ne pas partager toutes les opinions du directeur, des rédacteurs et collaborateurs de L’Action française ; on peut croire, par exemple, que l’établissement d’un État français est un rêve, un beau rêve, il est vrai, mais il n’est pas moins vrai que leurs études leur font honneur et qu’ils ont raison de discuter ces problèmes qu’ils devront résoudre.

L’enquête trouva quelques échos dans les milieux anglophones. L’Action française (X : 117-120) cite à ce sujet, une lettre d’un M. F.W. Gerrish, Anglo-Canadien de Montréal. L’enquête fit parler d’elle, même en France. Je me souviens que René Bazin, à qui j’en avais confié quelque chose pendant mon séjour à Paris, en 1921-1922, s’y intéressait vivement. Il aurait même souhaité que j’en entretinsse les Publicistes chrétiens dont il était alors le président. Mgr Eugène Beaupin consacra à l’en-