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mes mémoires

rection. Le révérend Père M.-A. Lamarche, o.p., écrivait dans la Revue dominicaine :

Le professeur de dignité nationale qui vient de restaurer dans la lumière l’idéal entrevu par les principaux mainteneurs de la tradition française en ce pays, a mérité pour jamais — de même que le groupe qu’il représentait avec tant d’autorité — l’admiration et la reconnaissance de ses concitoyens.

La publication en volume des articles de l’enquête, réclamée avant tous autres par les milieux de jeunesse, paraîtra sûrement significative. Jacques Brassier relève le fait en l’un de ses blocs de « La vie de l’Action française » (VIII : 381) :

On ne sera pas étonné que cette publication nous ait été demandée particulièrement par la jeunesse. Il y a, parmi elle, des esprits réalistes qui veulent s’attacher à quelque chose de plus solide que l’incertitude politique actuelle. Ces jeunes gens trouvent plus pratique et plus habile de prévoir les événements que de se laisser heurter par eux. Leur récent article du Quartier Latin, journal des étudiants de Montréal, (« Le rêve d’hier sera la réalité de demain »), est significatif à ce sujet.

Lors de la parution du volume, Albert Lévesque, tenu alors pour un des chefs de file de l’ACJC, écrit dans la revue, un article de huit pages. La conclusion nous livre l’état d’esprit de son groupe :

Enfin, si vraiment une doctrine doit se formuler qui donne à la « jeunesse pensive » une direction nationale plus sûre, plus bienfaisante, plus traditionnelle que celle de l’Action française, qu’elle se fasse entendre et nous l’écouterons ! D’ici là, que personne ne s’offusque si nous adoptons celle qui satisfait nos aspirations et nos esprits (X : 38).

Un jeune professeur d’École normale nous écrit :

Vous osez, sur notre avenir politique, des articles que je lis et relis avec une joie sans mélange. L’État français, c’est mon rêve depuis toujours (VIII : 56).

Je n’ai pas recueilli malheureusement tout ce qui s’est alors publié dans les journaux et les revues. Dans L’Action française