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maison, le Curé[NdÉ 1] et les vicaires ; le Curé, la barrette sur l’arrière de la tête, fumant silencieusement son cigare ou soulignant tel trait, tel mot de son rire si franc, si cordial, curé très fier de son paroissien qui, du reste, le paie de retour ; l’abbé Edmour Hébert, fondateur du syndicalisme catholique à Montréal, grosse tête de métaphysicien, de théologien, de canoniste ; l’abbé Borrel, un Français de France honnêtement canadianisé ; l’abbé Arthur Deschênes, futur Monseigneur Deschênes et curé de Saint-Stanislas de Montréal, l’enfant terrible de la maison ; l’abbé Léon Verschelden, petit abbé fluet, doué d’un beau talent de parole ; quelques autres qui feront au presbytère un séjour plus ou moins prolongé : les hôtes d’occasion. « L’Évêché du Nord » est extrêmement hospitalier. Henri d’Arles, conférencier de l’Action française, y séjournera tout un hiver. Parmi ceux qui passent, on le sait déjà, il y a l’abbé Georges Courchesne, le futur archevêque de Rimouski, de stature mince et de fin visage ; le Père Rodrigue Villeneuve, o.m.i., le futur cardinal ; le Père Charles Charlebois, o.m.i., directeur du Droit d’Ottawa, l’homme aux sourcils froncés, énergiques ; Mgr Arthur Béliveau, le calme archevêque de Saint-Boniface ; l’abbé Valmore LaVergne, de Québec, sorte de mousquetaire égaré dans le clergé, mais si courageux et si bon prêtre ; l’abbé de Villandré, Franco-Amé-

  1. Philippe Perrier, voir la note 48 du premier volume.