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troisième volume 1920-1928

s’est chargé de cette rubrique. Devenu directeur, ce sera ma tâche sous mon pseudonyme habituel de Jacques Brassier. J’y vois le moyen par excellence de me tenir en contact avec les abonnés, les collaborateurs, les amis de l’œuvre, c’est-à-dire avec toute la famille de l’Action française. Et par le même moyen, cette famille pourra se sentir toute proche du cœur de l’œuvre qui lui est chère. Car, après tout, pour qu’une œuvre vive, il importe que ses soutiens en reçoivent une impression de vie. Ma chronique remplit cette fonction. Combien de fois m’a-t-on dit, écrit : « Ce que nous lisons, en premier lieu, c’est “La vie de l’Action française”. » Là, en effet, palpitent, se déroulent, d’un mois à l’autre, la vie intime et la vie publique de l’œuvre : chronique des faits et gestes du comité de direction et de nos divers groupes ; chronique de nos multiples entreprises : pèlerinages historiques, conférences, vie de la Librairie, de sa Bibliothèque ; c’est là encore que l’on cite à l’honneur ce que l’on appelle les « gestes d’action française », exploits parfois de petits héros qui ont glorieusement servi la cause commune. Petits riens si l’on veut, mais c’est par ces petites choses que, proche ou éloigné de la revue, le lecteur se persuade que l’œuvre vit, progresse, va son chemin. Les avantages de cette sorte de chronique, l’intérêt que l’on y porte, je le constate encore aujourd’hui. Directeur d’une revue et d’une œuvre singulièrement plus austères, combien de fois les lecteurs de la Revue d’histoire de l’Amérique française m’ont écrit, même d’Europe ou d’Égypte, que les premières pages vers lesquelles se portent leurs yeux, ce sont celles de la « Chronique de l’Institut ». Et là encore, on m’invite à ne pas craindre d’allonger cette partie de la revue.

La « petite guerre »

Aux côtés de « La vie de l’Action française » et dans les dernières pages de la revue, une rubrique a pris pour titre : « À travers la vie courante ». Autre chronique, si je puis dire, et combien alerte ! L’Action française mène là, sans repos, sans faiblesse, ce que j’appelle la « petite guerre ». C’est, du reste, le titre d’un article de l’un de nos directeurs, Anatole Vanier. En effet,