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troisième volume 1920-1928

l’abbé Groulx, c’est la vie ». Ce serait aussi « sa clarté et sa concision dans le maniement des faits, son aisance dans l’expression des idées générales ». Asselin terminait par un jugement d’ensemble qu’avant ou après mes conférences, en guise de présentation ou de remerciement, on m’a tant de fois servi et resservi qu’on me dispensera de le répéter ici : jugement, au surplus qui, de la part d’Asselin, m’a toujours paru inspiré par une secrète et trop bienveillante amitié. De cette courageuse intervention, l’ai-je suffisamment remercié ? Je crois qu’il n’en était pas très assuré. Sur un exemplaire de sa conférence mise en brochure par l’Action française, il m’écrivait cette dédicace :

À Monsr l’abbé Groulx, avec les respectueux hommages d’un critique d’occasion qui, encore aujourd’hui, n’est pas sûr de lui avoir fait grand plaisir, mais qui n’en a pas moins voulu exprimer dans ce travail son admiration pour son talent, son courage moral et sa parfaite probité.
31/8/23.Ol. Asselin

Un peu gêné par les compliments du conférencier et par la violence de quelques-unes de ses attaques, en particulier contre Bourassa qui, en ce temps-là, n’avait pas encore rompu avec ses amis, peut-être n’aurai-je remercié ce pauvre Asselin qu’avec trop de réserve. C’est qu’il tenait singulièrement à sa brochure. En fait, son œuvre de journaliste n’ayant jamais été réunie, si ce n’est quelques brochurettes d’occasion, sa brochure sur L’Œuvre de l’abbé Groulx contient, à vrai dire, la seule étude d’envergure que ce maître de la prose, chez nous, nous ait laissée. Il tenait si fort à cet essai de critique littéraire qu’en 1929, il le faisait réimprimer en France, avec, en frontispice, son portrait par Henri Martin. Le tirage fixé à 423 exemplaires se répartissait ainsi : 8 sur japon impérial, 15 sur vélin pur fil des anciennes manufactures royales de Vidalon, 400 sur vergé Montgolfier d’Annonay. L’auteur m’adressait le no 5 sur japon impérial avec cette dédicace :

À M. l’abbé Groulx,
en témoignage d’admiration
et, qui plus est, d’estime.
Olivar Asselin
Montréal, 20 novembre 1930.