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deuxième volume 1915-1920

ment des moyens de m’acquitter de ma tâche. Dans Le Devoir du même jour, M. Héroux ne manque point de commenter les deux lettres, celle du ministre et celle du vice-recteur. L’on perçoit jusqu’à quel point les promesses des autorités universitaires ont trouvé écho dans le public.

Voici des paroles, écrit le journaliste, qui seront lues et relues avec un frémissement de joie par des milliers et des milliers de Canadiens qui sentent plus que jamais le besoin de connaître les choses de leur pays.

À la fin de l’année universitaire, le cours d’histoire va recueillir, cette fois, sans équivoque, sa consécration définitive. Elle lui vient d’abord, le 12 avril 1916, de la bouche de l’Archevêque de Montréal. Ainsi qu’il avait fait à la première, Mgr Bruchési a daigné présider ma dernière leçon. J’emprunte au Devoir du lendemain, cet extrait de l’allocution épiscopale :

M. l’abbé Groulx vient de terminer les conférences qu’il avait entreprises sur nos luttes constitutionnelles. Je sens le besoin et je me fais un devoir de lui exprimer en votre nom et au mien les plus chaleureuses félicitations et de lui adresser notre plus cordial merci. Félicitations pour le beau succès qui a couronné son œuvre ; merci cordial pour l’éminent service qu’il a rendu à ses compatriotes et à notre pays tout entier (Le Devoir, 13 avril 1916).

Quelques semaines plus tard, le secrétaire adjoint de l’Université, M. l’abbé Chartier, présente le rapport des deux années universitaires, 1914-1915 et 1915-1916. Il accorde une page aux cours d’histoire du Canada. J’en détache ces quelques extraits où l’éloge est un peu moins excessif :

Un auditoire nombreux s’est massé pour l’entendre [l’abbé Groulx] dans cette salle. Chacun a pu suivre, phase par phase, à l’aide des indications précises de l’historien, l’évolution de nos grands problèmes constitutionnels… Toutes ces grandes questions auxquelles il avait donné, pour préface, une esquisse du parlementarisme anglais et canadien, notre professeur d’histoire du Canada les a exposées avec l’impartialité d’un juge, l’amour d’un enfant, la verve d’un vengeur.

Et le secrétaire adjoint termine par cette réflexion empruntée, dit-il, à un auditeur du conférencier :