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premier volume 1878-1915

voulut une copie, copie qu’elle eut le malheur d’aller montrer à sa Supérieure. Dans mon bon ange, Madame la Supérieure vit-elle un symbole où se cachait mon infirmière ? Elle en fit une colère et ordonna à l’imprudente de déchirer sa copie ou de me la remettre… C’était la veille de mon départ. Le lendemain, quand je quittai la clinique, je vis la petite infirmière, dans un coin, sangloter comme une enfant.

De ces vers et de quelques autres, qu’heureusement je n’ai pas trop multipliés, Olivar Asselin dira un jour : « Ses vers valent les miens ! » Accoudé en mon lit de malade j’esquisse aussi ce qui va devenir Une Croisade d’adolescents. J’en trace le plan ; j’en ébauche quelques chapitres. Et je ne laisse pas tomber ma correspondance, tant je voudrais tout cacher à ma famille, surtout à ma mère, qui n’apprendront qu’à mon retour au Canada, ce qu’aurait pu devenir pour moi une redoutable mésaventure.