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« Selon les uns, la grande responsable de notre mésentente entre les races, ce serait l’Histoire. Et l’on a vu des esprits chimériques, pour ne pas dire davantage, prôner le rêve assez bizarre, — je ne dis pas grotesque, en dépit de l’envie que j’en ai, — le rêve d’un enseignement uniforme de l’Histoire du Canada d’un océan à l’autre, par le moyen d’un manuel unique, où l’Histoire elle-même, passée au rabot ou à la lime, ne serait plus écrite naturellement qu’avec une encre mêlée de miel et… d’un peu de suif de mouton. »

« Quand l’histoire objective ne ferait rien d’autre qu’enseigner aux Canadiens français à ne pas considérer nécessairement la conquête anglaise comme un « bienfait providentiel », l’expulsion des Acadiens comme une entreprise de tourisme un peu bousculée, un thème poétique à l’usage d’un Longfellow ; à ne pas confondre un Craig avec un Sherbrooke, un Sydenham avec un Bagot, un Metcalfe avec un Elgin ; à ne pas prendre le Rapport Durham pour des sou-

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