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lectifs, autour desquels se groupent les peuples, les nationalités. Des maîtres ignares, aidés des politiciens, ont tué chez nous les idées de nation et de patrie, pour y substituer leurs infectes idéologies de division. Pendant ce temps-là, on nous ignore, on nous méprise, on nous bouscule. Les Canadiens Français finiront-ils par comprendre que s’appliquer à s’effacer, à compter le moins possible en son pays, est une méthode assez peu recommandable pour conquérir le respect ? Cesseront-ils d’écouter les officiels naïfs et pompeux qui leur prêchent, sans mesure, et si maladroitement, la théorie du canadianisme tout court ? Le canadianisme tout court, tel que prôné par nos caudataires, ne sert splendidement qu’un groupe au Canada : les Anglo-Canadiens. Il n’aboutit qu’à la suppression d’une nationalité : la nôtre. Brandir un drapeau n’est pas tout. C’est quelque chose. Ce peut être beaucoup. Le drapeau est le signe, l’affirmation d’une fraternité nationale. Il peut devenir le principe d’un ralliement.

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