d’un esprit qui n’est plus le vieil esprit français, fier, intransigeant, superbe, encourage cette pensée chimérique si ardemment caressée par les pan-saxonistes de notre assimilation future. »
« Et moi, pour arrêter le fléchissement dans ma propre famille, pour réparer ma grande faute, ai-je fait tout ce que je devais faire ? Enfin j’aurai pris une résolution pratique. Je ne veux plus qu’à l’avenir un seul de mes compatriotes s’autorise d’un seul de mes mauvais exemples. J’ai pensé également à mes fils, dans l’espérance qu’un jour, peut-être, leurs sentiments guidés par mes sacrifices accompliraient la même courbe que les miens. Et voici ce que je veux écrire dans mon journal, pour m’y tenir irrévocablement : Fini, tout de bon fini mes assiduités au Country club ! Fini aussi pour le printemps prochain, mes parties de golf à Chelsea et à Aylmer ! Cette décision peut paraître peu de chose ; elle me sépare en réalité de toutes mes vieilles amitiés, de toutes mes vieilles habitudes, de mes plus chers amusements. C’est la rupture avec un monde. Mais je l’ai décidé ; je m’y tiendrai ».
« Aujourd’hui même ma résolution fut mise à rude épreuve. Le père de Maud, comme la chose arrivait souvent dans le passé, m’avait prié de l’emmener à Chelsea. J’ai dû prononcer mon premier refus. La scène se passa chez lui, dans son petit fumoir, après dîner. À dire vrai, ce fut pénible. Mais après tout mieux valent les situations nettes ».