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L’APPEL DE LA RACE

tasie nationale. En ces heures où les mauvaises tristesses me volent autour des tempes comme une nuée de papillons noirs, je crois voir parfois la lignée des de Lantagnac canadiens, toute la théorie des aïeules en coiffe blanche défiler devant moi, la figure voilée et triste. Ceux-là, je le sais, ont défendu, malgré leur pauvreté, le grand héritage de la pureté du sang, la fidélité à la race. Et moi, qu’ai-je fait ? qu’ai-je fait ? Le passé se rachète-t-il ? »

« L’autre jour, j’ai longuement médité une définition de la race que j’avais recueillie dans un de mes ouvrages favoris. « La race », c’est « un équilibre durable, éprouvé, de qualités morales et d’habitudes physiques, qu’un apport hétérogène et massif risquerait de rompre. » Pourquoi cette brève formule a-t-elle si longtemps retenu et agité mon esprit ? Ah ! c’est qu’elle ponctuait pour moi, et de façon aiguë, la responsabilité de ces classes qui, plus que les autres, détruisent « l’équilibre durable » par « l’apport hétérogène ». Depuis ce jour, comme je voudrais crier à nos bourgeois oublieux qui disent peut-être : « Qu’importe à la collectivité un ou deux individus de moins ? », comme je voudrais leur tenir constamment sous les yeux, ainsi qu’un mot d’ordre et un aiguillon de remords, ces pensées trop vraies d’Edmond de Nevers :

« Chacun des descendants des 65,000 vaincus de 1760 doit compter pour un… Chaque défection de l’un des nôtres, chaque manifestation