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Après quoi le seigneur du haut de sa galerie tirait sur le mai la première salve et passait le fusil à tous ceux de sa maison, sans oublier les femmes qui tiraient encore comme au temps de Mademoiselle de Verchères. La foule se mettait ensuite de la partie. Coûte que coûte il fallait passer au noir le blanc sapin ; et c’était pendant une demi-heure des salves de mousqueterie, des rechargements d’armes qui n’en finissaient plus, la valeur du compliment se mesurant à la quantité de poudre brûlée. Quand les fusils étaient fatigués de vomir du feu, tout le monde accourait pour le festin servi plantureusement. On ne laissait point cependant de rendre encore quelques visites au pauvre mai. De temps en temps, après une libation, quelques-uns quittaient la table et venaient arroser de poudre et de fumée le sapin maintenant tout calciné comme un noir de la Jamaïque. Et ils chantaient autour des tables :