Page:Groulx - Chez nos ancêtres, 1920.djvu/65

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

IV

La vie paroissiale



Nous allons voir la vie familiale se reproduire dans la paroisse et l’organiser. La paroisse n’est chez nos ancêtres, que la famille agrandie. C’est le transport d’une collectivité à l’autre des mêmes cadres, des mêmes éléments, du même esprit. Qu’est-ce au surplus que la paroisse canadienne, sinon très souvent la juxtaposition et le dédoublement de cinq ou six familles primitives et quelquefois moins ? Vous connaissez l’émerveillement de Montcalm qui, un jour, aux Éboulements, rencontre un vétéran de Carignan entouré de deux cent vingt de ses descendants peuplant à eux seuls quatre paroisses. Quels rapports de charité et de solidarité ne devait pas développer cet intime parentage !

Mais décrivons tout d’abord l’aspect champêtre, religieux et féodal de la paroisse de l’ancien régime, telle qu’elle apparut, elle aussi, au voyageur Kalm en 1749.

Elle se développe tout d’une ligne, le long de la côte. Les villages n’ont le droit de s’organiser que sur la fin ; ils sont petits et