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destinées dépendent de plus haut. Il n’y a de puissance et d’immortalité pour les peuples que dans la conformité de leur vie et de leurs institutions à la pensée de Dieu qui a fixé la loi des choses. Il existe un ordre familial, un ordre social divins ; soumis aux lois de cet ordre, un peuple se meut à l’aise, se développe harmonieusement, parce qu’il se meut et se développe dans sa vérité, conformément aux disciplines vitales, selon les lignes du plan éternel qui sont les seules lignes du progrès. Un tel peuple garde chez lui le respect des lois de la vie, la paix des foyers, le règne de la justice et, par surcroît, l’aisance matérielle. Cet ordre familial et social divin, nos ancêtres l’ont jalousement observé et défendu. Tout dans leur existence confessait la royauté de Dieu, sur eux, leur famille, leurs champs. Et ici m’apparaît un spectacle qui peut-être fut unique dans l’histoire du monde.

Autrefois quand venait l’heure de se grouper autour de la table commune, chez nous, dans tous les foyers, dans tous, le père, avec son couteau, faisait une croix sur l’entame du pain. Autrefois, quand venait le jour de l’an, dans toutes les familles, dans toutes, les enfants s’agenouillaient pour la bénédiction traditionnelle, et le père trouvait des paroles de