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ensuite du côté du sieur Pierre Fontaine, et elle lui représente, raconte-t-elle, elle-même, « qu’il était d’une conséquence infinie que (les iroquois) n’entrassent dans aucun fort français, qu’ils jugeraient des autres par celui-ci, s’ils s’en emparaient, et qu’une pareille connaissance ne pourrait servir qu’à augmenter leur fierté et leur courage ».[1]

Ils cédaient aux mêmes impulsions très hautes, ces héros oubliés, contemporains de Mademoiselle de Verchères, qui, un jour de juillet 1690, juste un an après la grande terreur de Lachine, entreprenaient de couper la route à cent Iroquois pagayant vers Québec où Phipps allait paraître. Dans le plan d’invasion dressé chez les Bostonnais, 3,000 hommes, Anglais, Loups et Iroquois, devaient attaquer la ville « du côté haut de la rivière », pendant que les soldats de Phipps le feraient par le bas.

Commandés par le sieur Colombet, vingt-cinq habitants de la Pointe-aux-Trembles viennent se poster au bord du fleuve et attaquent résolument le convoi ennemi. La lutte fut âpre. Les Iroquois mettent bientôt pied à terre et un corps-à-corps s’engage en plein bois. Trente Iroquois sont tués ou

  1. Annuaire de l’Institut Canadien, 1888, pp. 75-78.