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fend encore toute la maison avec ses deux vastes cheminées déroulant dans la rafale leur ruban de blanche fumée. En arrière s’élèvent la remise, le hangar, le fournil, la grange, les écuries, l’ensemble des bâtiments, presque tous couverts de chaume.

Sur l’intérieur de la maison je ne m’attarde point. Les murs sont recouverts de planches de sapin ; l’œil s’en va tout droit, dans la pièce d’entrée, à la cheminée large ouverte, avec le foyer de pierres plates, la crémaillère et les chenets, ou encore au poêle à deux ponts où fument la bombe, les chaudrons et les marmites, presque tous sortis des forges du Saint-Maurice. Les autres pièces du mobilier sont, dans la cuisine, la table et la huche, le banc des sceaux et les sceaux ferrés, la gouge, les fusils, les cornes à poudre, les chaises empaillées, le métier à tisser, le rouet avec son dévidoir, et, dans la grand’chambre, le lit pour les étrangers, la commode et le chiffonnier.

Tout est simple, de couleur un peu criarde. Et tout cela est gai, même le soir, quand les lueurs de la chandelle de suif, ou l’œil rouge du poêle ou la flambée de la cheminée éclairent la figure des vieux et le grouillement des enfants.