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émouvantes. Rien ne les fit reculer. On n’a même jamais l’impression qu’ils aient hésité.

Les divinités inspiratrices de tels efforts, du haut des piédestaux humides d’eau lustrale, avec le calme sourire que les sculpteurs leur donnèrent, furent satisfaites sans doute, puisque pour elles, la terre et la roche étaient soulevées jusqu’à l’horizon lointain, dont leur regard tutélaire détermina les limites.


XXXIX

9 janvier.

La levée du plan de Bantei Chhma m’a demandé dix jours de travail ininterrompu, de l’aube à la nuit. Aucun temple du Cambodge n’est plus ruiné, aucun n’est si vaste ; et nulle part je n’ai trouvé autant d’épines et de ronces. Mais nulle part non. plus, je n’ai éprouvé émotion aussi profonde à étudier sur place des pierres et à les réédifier une à une sur le papier.

Ce groupe est l’un des plus anciens du Cambodge et se place à la fin du VIIIe siècle environ. Il est aussi, je