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en cascade du haut du degré ménagé par les constructeurs en aval. Les berges sont à pic et l’ensemble est superbe.

Sur cette chaussée et en cette région, les ponts, plus petits, se succèdent. On peut évaluer à cent, pour les quatre plus grandes routes anciennes que nous connaissons, le nombre de ces ouvrages d’art très soignés, ornés d’un parapet Naga aux têtes épanouies.

Les Khmers ne se contentèrent pas, en effet, d’édifier des temples au hasard. Ils les ont reliés entre eux, car chaque temple marquait une agglomération. Ils ont construit de vastes réservoirs parementés, pourvus de gradins, de perrons ou de débarcadères ; aménagé des pentes, des esplanades comme à Vat Phu, au Prah Vihear et à maints endroits, pour asseoir leurs monuments. Ils ont connu les égouts, nous en voyons à Angkor Thom, des canalisations compliquées. Ils élevaient des digues autour de leurs villes — ou des remparts ceints de douves.

Toutes ces manifestations de leur activité et de leur ingéniosité ne se bornent jamais à des demi-mesures, mais atteignent toujours à des grandeurs