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XXXIII

Si les grands temples du Cambodge ont été pillés par des chercheurs de trésors et détruits par des voleurs de fer, il en est d’autres qui le furent et le sont encore par les bonzes modernes. Construisant sur l’emplacement même des anciens édifices leurs mauvaises pagodes, ces bâtisseurs dégénérés se servent des anciens matériaux. Prenant dans les ruines, sans considération ni intelligence des pièces capitales, ils en modifient à tel point les aspects que, dans ces lieux, toute recherche archéologique est devenue impossible. À Loley, par exemple, ils ont utilisé d’admirables linteaux en marches d’escaliers, pavé le terre-plein avec les sculptures, et l’on foule du pied ces incomparables vestiges.

Afin d’installer leur bonzerie, ils ont bouleversé tout un système unique de canalisation qui partait du centre des quatre tours, et aboutissait à de belles gargouilles : gueules ouvertes de monstres. Les gargouilles ont disparu. Un perron, au Nord, a même été construit à la place de l’une d’elles.