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quand j’ai eu l’occasion d’exprimer sur elles mon opinion, comme menso, fono, konkiri, etc. Je n’ai point changé d’opinion, mais j’estime que toute question de langage est avant tout une question d’usage et de pratique, dans laquelle le point de vue scientifique, théorique et étymologique n’a qu’une importance fort relative, l’essentiel étant que tout le monde emploie les mêmes formes. Je n’ai donc point hésité à faire plier mes préférences individuelles devant l’autorité de Zamenhof ou devant les indications d’un commencement d’usage.

On s’apercevra peut-être aussi du soin avec lequel j’ai noté les emplois figurés que Zamenhof et M. Bein font | de nombreux mots, procédé qui constitue un des meilleurs moyens d’enrichir la langue sans l’encombrer.

La partie la plus malaisée de ma tâche ne consistait peut-être pas tant à trouver la traduction des mots isolés : qu’à chercher celle des expressions françaises, si nombreuses et si nuancées. On remarquera combien revient souvent dans ce dictionnaire le petit chiffre 2 indiquant que l’expression citée est de Zamenhof lui-même.

J’espère que la peine que je me suis donnéé pour recueillir une riche collection d’expressions chez Zamenhof, chez Bein et chez nos autres bons auteurs donnera quelque valeur à ce petit livre et pourra contribuer à la fixation et à l’uniformisation du langage courant. Mon éminent ami C. Bourlet, qui manie l’esperanto avec tant de facilité et de maitrise et qui a un sens si net des nécessités de la pratique, s’est plu bien souvent, avec : raison, à insister sur cette idée qu’ « il est absolument nécessaire que les Espérantistes, dans l’intérêt de la facilité de l’intercompréhension et particulièrement de la lecture rapide et de la conversation, s’habituent, dans le langage courant, à employer les mêmes tournures et les mêmes expressions », autrement dit, des phrases toutes faites. On trouvera ici un très grand nombre de ces phrases toutes faites qui forment comme la charpente de la conversation journalière, empruntées surtout aux œuvres de Zamenhof et de Bein. Pour les expressions que j’ai dû traduire moi-même,