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le drame du polaris.

seul sur un canot hors d’usage, qu’il répara comme il put et, pendant deux ans, continuant sa généreuse entreprise, il visita les archipels des îles américaines polaires.

Ce fut pendant cette période, que le brave Hall fit connaissance avec les Esquimaux et s’identifia lui-même à ces hommes robustes, les seuls capables de résister aux froids des régions polaires. Il se lia d’amitié avec deux d’entre eux, nommés Hans et Joë qui ne cessèrent, dans la suite, de prouver leur amour et leur dévouement pour les Européens. Joë consentit à suivre Hall aux États-Unis et fut son compagnon de route pendant deux nouvelles explorations polaires qu’il fit de 1864 à 1869.

Ces efforts et cette persistance, ne tardèrent pas à frapper tous les yeux de ses concitoyens, et Hall comprit que le moment était venu de s’adresser au public pour obtenir les moyens d’organiser une grande exploration polaire.

Il obtint, en effet, des Chambres, un subside de 250 000 francs et du gouvernement un steamer, le Polaris, qu’il se hâta d’aménager. Une commission scientifique, commandée par le docteur allemand Bessels, lui fut adjointe et il emmena, comme auxiliaire, le capitaine Buddington et le jeune officier de marine Tyson qui, comme lui, connaissait les Esquimaux et avait vécu au milieu d’eux. Le Polaris quitta le port de Brooklyn, vers la fin de juin 1871. Il s’engagea le long de la côte occidentale du Groënland dans cette succession de canaux