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la nuit d′hiver du polhem.

ligne de flux et de reflux marquait 2m 70, mais elle varie beaucoup sur la côte et elle est toujours plus grande pendant la nuit que pendant le jour. Pendant l’opération d’embarquement des météorites, cette différence mesura de 1m 25 à 1m 75.

Le plus grand bloc était placé de manière à se trouver totalement à sec à la marée basse et plongeait à moitié dans l’eau à la marée haute. Les deux autres étaient dans son voisinage immédiat. Pour soulever les blocs et les transporter jusqu’au navire, on avait emmené de Karlakrona 32 futailles ordinaires, dont 28 réunies en un radeau. Ces futailles pouvaient, avec un tirant d’eau de 0m 70, porter un poids d’environ 25 000 kilogrammes. Les équipages des deux navires avaient été exercés à construire et à défaire le radeau dans l’espace de 2 à 3 heures.

Le 19 juin, les opérations d’embarquement commencèrent. Ce jour-là, les eaux de la baie de Baffin avaient l’apparence et la limpidité d’un miroir, et la houle était insignifiante. Calme plat, mais d’autant plus de moustiques.

Le travail commença par l’érection d’un tenon de ligne au-dessus des blocs à enlever et par le nivellement au milieu des cailloux roulés de la grève, d’un espace suffisant pour la construction du radeau. Quarante-cinq hommes, y compris les officiers, constituaient toute la force de travail disponible. On fit sauter les pierres trop grandes pour être transportées à force de bras ou enlevées au moyen du tenon de ligne.