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la nuit d′hiver du polhem.

À peine était-on réinstallé dans la maison de bois que, sous l’action d’un vent modéré, cet immense glacier qui s’était formé tout d’un coup disparut comme par enchantement. Une fois de plus la mer était complètement libre, et présentait une surface unie au milieu d’un calme irritant. Quelques marins parlaient déjà de tenter un nouveau départ, lorsque, par un nouveau prodige semblable aux précédents, toute cette immense plaine liquide se congéla d’un seul coup en un seul bloc et à de telles profondeurs que l’on comprit cette fois qu’il y en avait pour tout l’hiver. Il fallut se résigner à l’immobilité.

Le 29 juin 1873 le Gladan et l’Oncle Adam purent quitter Mosselbay. Le Polhem fit encore quelques croisières avec les savants à bord et n’arriva à Tromsöe que le 6 août.

Tel fut ce terrible hivernage. Nous l’avons placé en regard des deux qui précèdent pour démontrer combien il importe aux marins qui s’embarquent pour ces expéditions périlleuses, de montrer un esprit de discipline parfait et d’avoir une confiance absolue en leurs chefs. Le Polhem rentra dans sa patrie sans avoir perdu un seul homme de son équipage.

Nous reverrons dans la suite de ce volume l’infatigable professeur Nordinskiöld continuer le cours de ses explorations polaires et accomplir la tâche la plus importante qui ait été faite pendant les temps modernes.

Cependant, avant de quitter la nation suédoise qui