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les explorateurs contemporains.

qui devait durer quatre mois entiers. Heureusement la maison qu’on avait construite était spacieuse et chaude, et malgré la disparition des rennes, comme le Polhem s’était muni de vivres et de combustibles pour deux ans, l’expédition, bien qu’augmentée des équipages des deux autres navires, était certaine de ne manquer de rien jusqu’à l’été suivant.

Malgré ces difficultés inattendues, une caravane se mit en route le 24 avril pour aller explorer les îles Parry et Phipps. Elle rencontra des masses de glace empilées les unes sur les autres qui présentaient une barrière infranchissable ; M. Nordinskiöld se décida alors à visiter la côte orientale peu connue de la Terre du Nord-Est.

Retournant de là par la glace de terre, il se retrouva à Mosselbay après un voyage qui avait duré deux mois.

On fit pendant l’hiver polaire des draguages zoologiques et algologiques presque journaliers, la plupart du temps sous les glaces. Le botaniste Kjellmann, qui s’était montré vivement contrarié de n’avoir pu être remmené en Suède par le Gladan ou l’Oncle Adam, put ainsi faire des découvertes scientifiques importantes et une récolte de précieux échantillons.

Les draguages ramenèrent une trentaine environ d’espèces d’algues en pleine vigueur à une température presque constante de 2 degrés au-dessous de zéro. M. Kjellmann fut extrêmement surpris quand il constata que ces végétations marines prenaient dans ce milieu, au sein des ténèbres les plus