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la nuit d′hiver du polhem.

Nous monterons un observatoire pourvu par l’Académie des sciences de Stockholm d’instruments de tout genre.

« Au retour du soleil, en mars, je compte m’avancer autant que faire se pourra, au nord, sur la glace. Pour cela, j’emmènerai avec moi quarante-cinq rennes qui remorqueront des traîneaux. J’espère arriver par ce moyen jusqu’au 85e degré de latitude, et peut-être plus loin. »

Et en effet, le programme imposé avant le départ à l’expédition était de débarquer dans l’une des Sept-Iles et d’y construire, outre les observatoires nécessaires, une maison spacieuse et abondamment fournie de tous les aménagements requis par les circonstances. Les traîneaux employés pour s’avancer sur les glaces vers le nord devaient être attelés de rennes. On avait préféré ces animaux aux chiens d’esquimaux, surtout parce qu’on se proposait de les tuer pendant le voyage au fur et à mesure des besoins et de les faire ainsi servir à la nourriture des voyageurs.

C’était là un magnifique programme que les évènements ne permirent pas d’exécuter. Ordinairement la mer est libre à l’est du Spilzberg jusqu’à la fin de septembre, mais les deux histoires qui précèdent ont démontré à nos lecteurs combien l’hiver polaire de 1872 fut prématuré et combien de baleiniers norwégiens se virent enfermés dans les glaces.

Les navires ayant déjà rencontré la mer solidifiée