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les explorateurs contemporains.

et des tourmentes de neige venaient rendre impossible tout moyen de se guider, mais encore la nuit polaire commençait à s’appesantir.

Dans une de ces tempêtes de neige plus effroyables mille fois que les ouragans de sable dans le désert, les deux chasseurs Olsen et Nielsen se séparèrent de leurs compagnons et perdirent complètement leurs traces. En vain ils s’épuisèrent longtemps en signaux et en cris superflus ! Plus d’empreintes de pas, plus d’empreintes de traîneau ; partout la neige avait passé son impitoyable niveau.

— Que faire en ces circonstances. Ils réfléchirent que leurs compagnons étaient sans armes, sans munitions, par suite sans aucun moyen de se procurer des vivres ; ces malheureux n’oseraient dans de semblables conditions continuer leur route, et ils reviendraient certainement aux abris qu’on avait quittés, dans l’espoir d’y retrouver les deux chasseurs disparus.

Ces réflexions étaient judicieuses, mais par suite d’une déplorable fatalité, les possesseurs du traîneau furent persuadés que leurs deux compagnons avaient pris les devants et pendant que ceux-ci revenaient vers le nord, ils continuèrent hâtivement leur route vers le sud.

Néanmoins, quand les cinq matelots en marche virent que rien ne venait leur révéler la présence en avant des deux chasseurs, ils tinrent conseil, et ne pouvant se réunir dans un même avis, ils résolurent