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les explorateurs contemporains.

Après environ trois semaines de marche, les provisions de bouche étaient de nouveau épuisées et le gibier effrayé devenait rare, quand ils atteignirent la pointe sud-ouest de la Nouvelle-Zemble, et comme l’un d’eux avait déjà navigué dans ces parages, il reconnut qu’on avait atteint la Terre des Oies. Hélas ! à cette époque de l’année, les savoureux volatiles qui ont donné leur nom à ce point de la côte brillaient par une absence totale.

Un des voyageurs signala assez loin dans les terres deux objets qui lui parurent être deux maisons. Ils s’y rendirent en se traînant sur le sol autant que le leur permettait l’état de leur santé ; car là peut-être ils allaient trouver des provisions et des vivres ; leur espoir fut trompé, les deux cabanes étaient désertes et vides ; ils surent plus tard qu’elles avaient été construites puis abandonnées par deux Russes qui étaient venus chasser à pendant la belle saison.

La traversée et la marche qu’ils avaient accomplies dans de si mauvaises conditions les avaient réduits à un tel état de maladie et de fatigue, qu’ils prirent la résolution de séjourner dans ce triste abri, ne fût-ce que le temps nécessaire pour le rétablissement de leurs forces. Ils avaient tous les pieds enflés et quelques-uns même des membres gelés.

Olsen et Nielsen, les deux plus valides se chargèrent des fusils et se mirent en chasse pendant que leurs camarades procédaient aux préparatifs de leur