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les explorateurs contemporains.

Le Phénix était arrivé à l’entrée du canal de Wellington, où il devait stationner quelques jours, “pendant que le capitaine Inglefield irait à la recherche du capitaine Pullen. Celui-ci, depuis plus d’un mois, avait quitté son navire le North Star sans qu’on en ait pu avoir aucune nouvelle. Bellot ne voulut point rester inactif. Des dépêches de l’amirauté d’Angleterre devaient être remises au commandant américain Belcher, dont on supposait que le navire se trouvait vers le nord du canal Wellington. Il partit, emmenant avec lui un quartier-maître et trois matelots, et se dirigea, à l’aide d’une embarcation, du côté du cap Becher. Bientôt ils rencontrèrent des glaçons qui les empêchèrent de continuer par eau la route qu’ils avaient entreprise.

Ils campèrent à la fin du premier jour non loin du cap Inis, puis le lendemain ils continuèrent en traineau leur route sur des glaçons qui les conduisirent jusqu’au cap Bowden. Rien ne saurait peindre les difficultés d’une route de cette nature, entreprise sur des morceaux de glace brisés et flottants. Parfois on y rencontrait de larges fissures qu’il fallait traverser, soit à l’aide d’un léger canot de caoutchouc, que l’expédition avait emporté avec elle, soit en se mettant à la nage dans ces eaux glacées, soit enfin en s’élançant d’un bond d’un bloc sur un autre. Ils aperçurent la terre à trois milles de distance et Bellot proposa de s’y rendre, afin d’y camper et de continuer la route en suivant la côte. Malheureusement tout l’espace compris entre le