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de Malpighi, on appliqua cette doctrine à sa formation dans les cicatrices. On s’est confirmé aujourd’hui dans cette opinion, alors que des observations judicieuses ont établi que cette couche procédait de la périphérie vers le centre, et jamais des îlots situés au milieu de la plaie, à moins qu’une portion de corps muqueux ait été conservée en ces points.

Des modifications non moins importantes sont éprouvées par le tissu lui-même. À mesure que les jeunes cellules s’éloignent de l’époque de leur naissance, de rondes ou ovales qu’elles étaient, elles deviennent fusiformes, s’aplatissent, s’allongent en divers sens, et constituent enfin de véritables corpuscules conjonctifs. Indépendamment des millions de cellules de pus qui s’échappent à la surface, un assez grand nombre d’autres cellules existant dans la profondeur du tissu bourgeonnant, disparaissent aussi par le partage des noyaux, la désagrégation et la résorption. D’autres, enfin, éprouvent la dégénérescence graisseuse pour être ensuite également résorbées. La disparition de toutes ces cellules, alors que la néoplasme a cessé, doit faire subir au tissu bourgeonnant une grande diminution. En même temps à lieu la consolidation progressive de la substance gélatineuse intercellulaire en tissu conjonctif fibreux, déterminée par la perte continue et croissante des parties aqueuses absorbées par les vaisseaux ou s’évaporant à la surface. Enfin, l’oblitération des capillaires formés en excès survient, et il n’en reste qu’un petit nombre pour entretenir la circulation dans la cicatrice. Cette oblitération détermine nécessairement une sécheresse, une atrophie de ce tissu, qui expliquent la facilité avec laquelle il s’y forme des ulcérations et les difficultés que l’on éprouve pour les guérir.