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sion, font bientôt place à ceux qui ont pour but la guérison de la plaie. Les lèvres de la solution de continuité étant réunies par une suture, des bandelettes agglutinatives ou tout autre moyen chirurgical, voici ce que l’on observe à l’œil nu :

Quelques heures après la réunion des bords, on peut constater sur eux une certaine rougeur et une légère tuméfaction visibles surtout sur les animaux à peau fine et aux endroits dépourvus de pigment. Dans les vingt—quatre heures qui suivent, ces phénomènes sont arrivés à leur apogée. Selon l’étendue et la profondeur de la plaie, selon le degré de tension de la peau, ils atteignent tantôt à la distance d’un demi à 1 centimètre, tantôt à celle de 8 à 10. Dans ces limites se trouve comprise la réaction dite locale qui se fait autour de la plaie ; et quand on presse celle-ci, on donne lieu à une légère douleur, due surtout au tiraillement exercé sur ses bords tuméfiés par l’appareil destiné à les mettre en contact. Ainsi la plaie offre ici les quatre symptômes cardinaux de l’inflammation : douleur, rougeur, gonflement et chaleur. Celle-ci est facilement constatée en appliquant les doigts sur les bords de la plaie. C’est ce processus qu’on désigne sous le nom d’inflammation traumatique, parce qu’elle est la conséquence inévitable de toute lésion de tissu. Son caractère principal est de se borner aux bords de la plaie inclusivement et de ne pas s’étendre au delà sans cause particulière. Dans le langage chirurgical, on ne dit pas qu’une plaie est enflammée lorsque tout s’y passe normalement ; ce n’est que lorsque l’inflammation traumatique perd son caractère de bénignité et qu’elle prend un développement exagéré que la plaie est considérée comme telle.

Les phénomènes inflammatoires commencent à dimi-