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veillant, mais triste, et ne répondit rien. Le berger eut peur ; il s’en alla sans regarder autour de lui et chassa son troupeau vers la chaumière. Mais deux gousses, pendant qu’il les examinait, étaient tombées dans ses souliers et le gênaient pour retourner chez lui. Il s’assit, ôta son soulier et voulut faire tomber ce qui le blessait, mais il lui tomba dans la main cinq ou six grains d’or. Le berger retourna en toute hâte au Boynebourg, mais la jeune vierge avait disparu avec ses gousses… Cet or lui suffit pour payer ses dettes et racheter sa chaumière.

De grands trésors doivent encore être cachés dans le château. Un homme eut le bonheur de trouver une cassette dans le mur ; quand il l’ouvrit, elle était toute pleine d’or. — Une pauvre veuve ne possédait qu’une vache et une chèvre, et comme il pousse, dans le Boynebourg, de belles orties, elle voulut les couper pour les donner à sa vache et à sa chèvre ; mais, au moment où elle en saisissait un pied, elle glissa et tomba dans une fosse. Elle cria et appela du secours ; mais il n’y avait plus personne dans ce lieu désert, et elle resta là jusqu’au soir où, ses enfans, inquiets de leur mère, vinrent l’y chercher et entendirent sa voix. Ils la retirèrent avec des cordes, et elle leur raconta qu’au fond de cette fosse où elle était tombée, il y avait une grille et derrière