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qui lui dit : « Prends la spring-wurzel (m. à m. racine d’élan), et suis-moi. » (Le moyen de se procurer la spring-wurzel consiste à boucher, avec un morceau de bois le nid d’un pivert, d’une pie ou d’une huppe ; l’oiseau, quand il voit son nid bouché, prend aussitôt son vol, et trouve de suite la merveilleuse racine que l’homme a jusqu’ici vainement cherchée. Il la porte à son bec, et veut s’en servir pour déboucher son nid ; il n’a besoin, en effet, que de la présenter devant le morceau de bois qui le ferme ; celui-ci saute aussitôt de lui-même, comme s’il avait reçu le coup le plus violent. On a eu soin de se cacher, et quand l’oiseau revient, on fait un grand bruit ; dans sa frayeur, il ouvre le bec et laisse tomber la racine. On peut aussi se contenter d’étendre un linge blanc ou rouge sur le nid ; l’oiseau l’y jette quand il s’en est servi). Possesseur de la précieuse racine, notre berger laissa errer ses brebis et suivit la princesse. Elle le conduisit dans une caverne de la montagne ; et lorsqu’ils furent arrivés à une porte ou galerie fermée, le berger n’eut qu’à présenter sa racine, et aussitôt la porte s’ouvrit avec fracas. Ils avancèrent toujours, jusqu’à ce qu’ils eurent pénétré environ au milieu de la montagne, dans un endroit où étaient assises deux autres jeunes demoiselles