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un jour dans nos lampes ! » Ils se recommandèrent à Dieu et se résignèrent à mourir ; mais, ne voulant pas rester oisifs, tant qu’ils auraient encore des forces, ils continuèrent de travailler et de prier. Or, il arriva que leur lampe brûla pendant sept ans, que leur morceau de pain, dont ils mangeaient journellement, demeura toujours, non pas entier, mais aussi gros ; et que ces sept ans ne leur parurent qu’un jour. Mais, comme ils ne pouvaient se couper les cheveux ni se raser la barbe, leur barbe et leurs cheveux étaient devenus longs d’une aune. Pendant ce temps-là, leurs femmes les tinrent pour morts ; et, comme elles pensaient ne plus jamais les revoir, elles songeaient à prendre de nouveaux maris.

Or, il arriva que l’un des trois mineurs ensevelis, poussant un soupir qui partait du fond de son cœur, fit ce souhait : « Ah ! si je pouvais revoir seulement une fois la lumière du jour, après je mourrais content ! » Le second dit : « Ah ! si je pouvais encore une fois seulement m’asseoir et manger à table avec ma femme, après je mourrais content ! » Le troisième dit à son tour : « Ah ! si je pouvais seulement pendant une année encore vivre tranquille et heureux auprès de ma femme, après je mourrais content ! » À peine avaient-ils achevé, que la