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jourd’hui les tombes dans l’église d’Oberbirbach. L’un de ces deux frères s’appelait Hans, et il est représenté sur la pierre debout sur un dragon. Au bas du village coule une fontaine, où les gens du village, comme les gens du château, sont obligés d’aller puiser leur eau ; tout près de cette fontaine s’était parqué un affreux dragon, qui ne permettait d’y puiser qu’à la condition d’avoir chaque jour à dévorer soit un mouton, soit un veau ; tant que le dragon était occupé à manger, les habitans pouvaient aller à la fontaine. Pour délivrer le pays de ce tribut onéreux, le chevalier Hans résolut d’attaquer le monstre. La lutte fut longue ; mais enfin il eut le bonheur de lui couper la tête. Comme il voulait aussi enfoncer sa lance dans le tronc qui remuait encore, la queue aiguë de l’animal s’entortilla autour de la jambe droite du chevalier et le piqua précisément au pli du jarret, le seul endroit qui ne fût point protégé par les cuissarts. Le dragon tout entier était venimeux, et Hans de Frankenstein mourut de cette piqûre.