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INTRODUCTION.


Une des gloires de la presse politique de notre temps, Armand Carrel, notre très regrettable ami, qui était si Français, et dont la conversation résumait si souvent en traits piquans et heureusement caractéristiques des opinions dégagées de tous préjugés , disait avec une sorte d’amer dépit, quand on vantait en sa présence l’universalité scientifique des Allemands : « Laissez donc , ils savent tout ce que nous ne savons pas , et ils ne savent pas ce que nous savons. »

Si un esprit aussi judicieux s’exprimait de la sorte , c’est qu’il était grandement importuné de la métaphysique abstruse de ces doctes du vague nébuleux qui, se gourmant dans leurs ténèbres et dans l’orgueil de leur isolement méditatif , prétendent avoir le mot, la marche, la formule et le schemme de toutes choses, tandis qu’ils eu sont encore à apprendre, ce qui est une