se délivrer de la triste situation où il étoit en Italie. Le Roi eut la bonté de lui permettre de revenir. Paris l’avoit trouvé fort à redire ; et son retour réjouit toute la Ville. On alla avec empressement à la Comédie Italienne pendant plus de six mois, pour revoir Scaramouche : la Troupe de Molière fut négligée pendant tout ce t’ems-là ; elle ne gagnoit rien ; et les Comédiens étoient prêts à se révolter contre leur Chef. Ils n’avaient point encore Baron pour rapeller le Public ; et l’on ne parloit pas de son retour. Enfin ces Comédiens injustes murmuroient hautement contre Moliére, et lui reprochoient qu’il laissoit languir leur Théâtre. « Pourquoi, lui disoient-ils, ne faites-vous pas des ouvrages qui nous soutiennent ? Faut-il que ces Farceurs d’Italiens nous enlèvent tout Paris ? » En un mot la troupe étoit un peu dérangée, et chacun des Acteurs méditoit de prendre son parti. Molière étoit lui-même embarassé comment il les ramèneroit ; et à la fin
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