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troupe avec sa famille ; qu’il avoit été le camarade de Mr de Molière en Languedoc ; et qu’il ne doutoit pas qu’il ne lui fît quelque charité, si Baron vouloit bien s’intéresser pour lui.

Baron monta dans l’apartement de Molière, et lui rendit le discours de Mondorge, avec peine, et avec précaution pourtant, craignant de rapeller désagréablement à un homme fort riche, l’idée d’un camarade fort gueux. « Il est vrai que nous avons joué la Comédie ensemble, dit Molière, et c’est un fort honneste homme ; je suis fâché que ses petites affaires soient en si mauvais état. Que croyez-vous, ajouta-t-il, que je lui doive donner ? » Baron se deffendit de fixer le plaisir que Molière vouloit faire a Mondorge, qui pendant que l’on décidoit sur le secours dont il avoit besoin, dévoroit dans la cuisine, où Baron lui avoit fait donner à manger. — « Non, répondit Molière, je veux que vous déterminiez ce que je dois lui donner. » Baron ne pouvant