Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/82

Cette page n’a pas encore été corrigée

pour le remetre dans son lustre. Il reprit la même atention qu'il avoit eue pour lui dans les commencemens : et l’on ne peut s’imaginer avec quel soin il s’apliquoit à le former dans les mœurs, comme dans sa profession. En voici un exemple qui fait un des plus beaux traits de sa vie.

Un homme, dont le nom de famille étoit Mignot, et Mondorge celui de Comédien, se trouvant dans une triste situation, prit la résolution d’aller à Hauteüil, où Molière avoit une maison, et où il étoit actuellement, pour tâcher d’en tirer quelque secours, pour les besoins pressans d’une famille qui étoit dans une misère affreuse. Baron, à qui ce Mondorge s’adressa, s’en aperçut aisément ; car ce pauvre Comédien fesoit le spectacle du monde le plus pitoyable. Il dit à Baron, qu’il savoit être un assuré protecteur auprès de Molière, que l’urgente nécessité où il étoit lui avoit fait prendre le parti de recourir à lui, pour le mettre en état de rejoindre quelque