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reconnaissance qu’il lui devait, et le tort qu’il avoit eu de le quiter. Il ne cachait point ces sentimens, et il disait publiquement qu’il ne chercheoit point à se remettre avec lui, parce qu’il s’en reconnaissait indigne. Ces discours furent raportés à Malière ; il en fut bien aise ; et ne pouvant tenir contre l’envie qu’il avait de faire revenir ce jeune homme dans sa Troupe, qui en avait besoin, il lui écrivit à Dijon une lettre très-touchante ; et comme s’il avoit été assuré que Baron adhéreroit à sa prière, et répondroit au bien qu’il lui fesoit, il lui envoya un nouvel ordre du Roi, et lui marqua de prendre la poste pour se rendre plus promtement auprès de lui. Molière avait souffert de l’absence de Baron ; l’éducation de ce jeune homme l’amusait dans ses momens de relâche; les chagrins de famille augmentoient tous les jours chez lui. Il ne pouvoit pas toujours travailler, ni être avec ses amis pour s’en distraire. D’ailleurs il n’aimait pas le nombre, ni la gêne, il n’avoit rien